Législation : le ‘marketing’ bientôt hors la loi

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« Le brief est simple : je veux digitaliser mon marketing, embaucher un community manager et faire du brand content pour susciter du buzz dans une logique d’earned media renforcé. » Cette phrase, pourtant limpide, sera bientôt formellement interdite et remplacée par le discours : « La demande est simple : je veux numériser ma mercatique, embaucher un animateur de communauté et faire du contenu de marque pour susciter du bruit dans une logique d’exposition gagnée. » Terminé, le RTB, place au PETR(1)La Ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, planche en effet, avec son homologue de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, sur un projet de loi interdisant l’usage des anglicismes dans l’univers du marketing et des nouvelles technologies. D’après nos informations (exclusives), le gouvernement souhaiterait imposer aux acteurs du marketing et des nouvelles technologies installés sur le territoire national de traduire dans la langue de Molière tous les mots tirés d’expressions anglophones, dans leur communication externe, sur support numérique, papier, et même TV ou radio. Le bonheur des éditeursLa Ministre de l’Éducation Nationale voudrait également corriger et rééditer intégralement tous les manuels et ouvrages de référence, en y remplaçant les termes d’origine anglo-saxonne par leur version francisée. D’après les premiers exemples fournis, on trouve « marketing » remplacé par son homologue « mercatique », déjà présent dans le dictionnaire mais peu utilisé. Le terme « numérique » devra désormais être employé à la place de « digital » (qui signifie initialement « lié au doigt »), ou « courriel » au lieu du très usité « emailing ». Jusqu’à 49.000 euros d’amendeLa proposition des deux ministres est donc de rédiger une liste noire de quelque 2.000 mots, désormais black-listés… pardon, prohibés. D’après nos sources (exclusives), le texte qui sera soumis au vote de l’Assemblée en août prochain irait jusqu’à prévoir des sanctions à l’encontre des acteurs qui refuseraient de bannir les anglicismes de leur vocabulaire. Ceux-ci seraient d’abord soumis à la question des « quotas » – pas plus de trois anglicismes par mois, puis condamnés au versement de lourdes amendes s’il était prouvé, par des témoignages concordants, semblables et identiques, qu’ils ne faisaient aucun effort pour franciser leurs supports de communication.Si elle était adoptée, la mesure ne manquerait pas de provoquer un tollé, voire un exode massif, dans les milieux du marketing, de la communication et des médias, qui utilisent quasiment exclusivement ces anglicismes souvent importés d’outre-Atlantique, et qui s’avèrent un brin ridicules une fois traduits en langue française. (1) Publicités d’enchères en temps réel Parmi la « liste noire » des anglicismes (et leur équivalent autorisé) :Marketing => mercatiqueDigital => numériqueEmailing => courrielBrand content => contenu de marqueBig data => mégadonnéesNative advertising => publicité native, publi-reportage…Community manager => animateur de communauté en ligneHashtag => mot-dièseEarned media => exposition gagnéePaid media => exposition payante MAJ 01/04 : Bravo à nos lecteurs et lectrices qui ont démasqué ce poisson d’avril, via leurs commentaire sur le site ou sur les réseaux sociaux 🙂
e-marketing.fr – 2015-04-01

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