Comment les MOOCs cherchent à devenir rentables

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Les MOOCs cherchent leur modèle économique. Ces cours en ligne, gratuits et ouverts à tous, séduisent un large public sur Internet, avec des centaines de milliers d’inscrits, par exemple, sur la plateforme France Université Numérique (Fun). Mais la plupart abandonnent souvent en chemin leur apprentissage. Faute de temps, d’intérêt ou de reconnaissance. Et les opérateurs peinent à rentabiliser leurs investissements.Jean-Marc Tassetto, l’ancien patron de Google France, pense avoir la solution. Sa start-up, Coorpacademy, un portail de formation professionnelle, va ouvrir ses contenus au grand public avec 14 disciplines et des modules vendus à partir de 1,99 euro. A la clé, des cours sur la culture digitale, mais aussi des quizz et des vidéos par centaines. D’ores et déjà, 200.000 salariés de grands groupes ont suivi des formations sur mesure développées par Coorpacademy.Parmi ses clients: Renault, Société Générale, Engie, Schneider Electric, Pernod Ricard ou encore Tag Heuer. A présent, Coorpacademy vise ces millions de TPE/PME en France souvent en déficit de formation. « Apple l’a démontré dans la musique, explique Jean-Marc Tassetto, le problème de la disruption numérique n’est pas celui du prix, mais celui de la fragmentation de l’offre et de la qualité de l’expérience. »S’inspirer des jeuxPour recruter des apprenants, Coorpacademy compte sur ses tarifs attractifs, bien sûr, mais aussi sur le côté ludique de ses cours. « Il faut aussi donner envie aux gens d’apprendre en s’amusant », explique Arnauld Mitre, co-fondateur du site. D’où l’idée de s’inspirer de l’univers des jeux pour mettre en scène la formation: apprentissage en mode « battle » pour défier d’autres utilisateurs, échange de conseils au sein de la communauté, promotion de coachs parmi les apprenants, flexibilité totale des supports et des horaires d’accès …Dans une démarche assez proche, le groupe d’enseignement privé Studialis et le leader du e-learning en France, OpenClassrooms ont lancé, cet été, une formation en ligne pour devenir « Chef de projet multimédia ». L’ensemble des MOOCs développés par l’IESA, son école spécialisée, est ainsi valorisé dans le cadre d’un cursus en ligne de 12 mois. Objectif: un diplôme reconnu par l’Etat, via la Commission Nationale de la Certification Professionnelle (CNCP). « C’est une première mondiale, s’enthousiasme Pierre Dubuc, président et co-fondateur d’OpenClassrooms. Tous les opérateurs se contentent de délivrer leur propre certificat. » Pour 300 euros par mois, les étudiants peuvent se former grâce à 40 MOOCs, des exercices en ligne, un forum collaboratif et des visioconférences. »Ils sont encadrés par des tuteurs, explique Michel Augendre, responsable de l’innovation pédagogique de Studialis. Dans leur parcours, ils doivent réaliser six projets comme développer un site ou établir une stratégie marketing qu’ils présenteront à un jury via Skype. » Aucun prérequis n’est demandé pour suivre cette formation, les profils des premiers inscrits sont donc très différents des jeunes étudiants qui suivent le Bachelor de l’IESA facturé 21.000 euros. Et vu les immenses besoins du secteur multimédia, Studialis espère en recruter des milliers.
challenges.fr – 2015-08-29

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